Carnet de route

Le pic de Thou depuis Ens

Le 27/09/2023 par Mireille

Après quelques déboires de dernières minutes avec la batterie de la voiture de Thierry, nous prenons la route samedi matin pour profiter de ce week-end ensoleillé sans risque d’orage pour dormir en montagne. Nous sommes quatre : nos deux encadrants Gilbert et Stéphane, Thierry et moi-même. Direction la vallée d’Aure (65) où nous allons rejoindre les lacs de Consaterre pour y planter nos tentes. Le lendemain, il est prévu de rendre visite au pic de Thou. Une randonnée nature loin des itinéraires fréquentés.

Le départ se fait depuis Ens, joli petit village pastoral, le plus haut perché en vallée d’Aure à 1260 m. L’après-midi s’annonce lumineuse et chaude. Les sacs à dos bien chargés avec tout le matériel de bivouac nous débutons la randonnée par une piste qui monte en faux plat. Puis vient un sentier qui s’élève plus franchement dans les pâturages. Déjà, derrière nous, la vue est superbe sur tous les villages de la vallée. Gilbert reconnaît le pic de Campbieil et l’Arbizon.

Nous passons au bord du discret lac de la Coume envahi par les herbes et continuons sur cet agréable sentier qui nous fait prendre de l’altitude régulièrement.

Nous avançons à bonne cadence et franchissons le col de Laubère 2179 m où nous faisons une pause pour boire, se dévêtir un peu et reconnaître le massif de Néouvielle dans sa totalité, très reconnaissable avec ses arêtes rocheuses si caractéristiques.

Nous poursuivons par une longue descente en pente douce puis un sentier en balcon qui monte et domine la vallée de Hitte Longue. Nous retrouvons alors le sentier qui démarre juste après le Pont de Tisné, plus bas, plus loin en vallée de Rioumajou. Ce sentier par des lacets bien réguliers monte raide, très raide même, dans la forêt de hêtres et de sapins et nous ne regrettons pas le choix de nos encadrants. En partant de Ens le sentier monte régulièrement et les vues sont toujours merveilleuses sur les vallées et sommets.

Devant nous se découpe maintenant un petit col qui nous laisse présager la présence derrière des lacs. Un dernier effort et nous découvrons les trois lacs de Consaterre 2344 nichés dans le vallon de Hitte Longue et la couleur azur de leurs eaux. Ils sont dominés par un cirque minéral aux aiguilles ocre et rouille qui donnent au paysage un air de haute montagne. Dans ce cirque la cime du pic de Thou se repère très facilement par son momumental cairn sommital bien visible d’ici. Il ne reçoit guère de visites, ses deux grands frères et voisins, des 3000, le Lustou et le Batoua, lui volent la vedette. Seulement deux tentes sont en place.

Ce superbe site lacustre est une belle récompense de nos efforts. Dans cette nature sauvage où nous sommes quasi seuls au monde, tout nous invite à planter nos tentes dans ce petit éden. Stéphane repère une source et nous installons notre campement au plus près. Le soleil s’efface derrière la crête et sonne l’heure de l’apéro. Des brumes montent, disparaissent, reviennent. Ca sent l’automne et malgré les températures chaudes en journée, la doudoune commence à redevenir la meilleure amie du montagnard ! Nous ne trainons pas et regagnons assez vite nos duvets. Les brumes s’évanouiront en début de nuit et Stéphane qui a choisi de dormir hors de la tente sera gratifié d’un somptueux ciel étoilé.

Le lendemain à 7h30, sacs à dos légers dans un air frais, nous continuons notre chemin (sans Thierry) qui monte en direction d’une brèche sur la crête nord du pic de Thou. Lacets après lacets nous arrivons à la brèche.

Les premiers rayons de soleil commencent à apparaître sur les sommets qui s’éclairent. Les lacs que nous dominons, dévoilent maintenant l’élégance de leurs formes dans les herbes jaunies par la chaleur de l ‘été. Nous laissont nos bâtons et suivons au plus près de la crête. Il faut s’aider un peu des mains sur certains passages sans que ce soit de l’escalade. Le fond du vallon s’éclaire, le soleil a pris de l’altitude. Le magnifique cairn sommital nous accueille.

La vue est vraiment magique à 360°.  Proche de nous  : le pic d’Estos et de Sarrouyes, la longue crête du pic de Lustou au pic de Batoua, en arrière plan la punta Suelza et punta Fulsa, plus loin : le cirque de Barroude, le Cylindre et le Mont Perdu, le massif du Néouvielle, le pic de Campbieil , l’Arbizon , le pic du Midi de Bigorre pour ne citer que les plus célèbres.

Comme il est encore tôt ,Stéphane et Gilbert décident de poursuivre sur la longue crête qui rejoint le pic de la Haille. Très vite la crête devient une arête assez aérienne avec des dalles horizontales où il ne faut pas perdre l’équilibre. Gilbert prend une pause photogénique sur un bloc gazeux et Stéphane nous annonce que sans corde la descente dans la brèche est trop exposée,,,Demi tour jusqu’à nos bâtons puis nous repartons explorer la crête qui va vers le col du pic de la Berdalade. Cette fois nous avons plus de chance, des sections grimpantes faciles (du 2) en rocher médiocre alternent avec des passages horizontaux sur dalles aériennes où le faux pas n’est pas permis. Nous arrivons en surplomb du col. Il ne reste plus qu’à descendre vers nos tentes.

Nous retrouvons Thierry, plions et rangeons tout notre matériel. Pause casse croûte puis nous reprenons nos sacs de montagne avec moins d’entrain pour le chemin du retour. Nous serions bien restés quelques jours dans ce petit paradis.

Les lacs de Consaterre sont vraiment à découvrir ainsi que le pic de Thou et son fabuleux panorama.

Dén : +/-1800 m

Distance : 24 km

https://photos.app.goo.gl/f8NjdbDsFsKR5J8F9