Carnet de route
Punta Escuzana
Sortie : Punta Escuzana du 02/08/2019
Le 03/08/2019 par Marie VERA
Yolande, Ludivine, Eric, Sylvain et moi étions les 5 participants à cette randonnée inédite.
Départ vendredi en début d’aprèm avec le camping-car de Sylvain, ce qui rappelle à certains quelques souvenirs d’enfance de départs en vacances, direction Gavarnie. Après être arrivés à bon port sous le soleil, nous nous installons à environ 4km avant le col des tentes, au même endroit qu’il y a 2 ans lorsque nous avions fait le Taillon. Le temps d’admirer le paysage, les marmottes, de planter les tentes pour ceux qui dormiront dehors et manger, la nuit n’est pas loin et il est temps d’aller dormir, il y a une petite marche prévue le lendemain ! 
Samedi le temps est toujours aussi radieux et depuis que nous sommes levés à 6h30, nous pouvons voir un flot presque continu de véhicules qui montent au col des tentes… nous décidons donc de replier les tentes rapidement, enfin… d’essayer de les replier, car s’agissant de célèbres tentes hyper rapides à monter mais beaucoup moins évidentes à replier, elles finissent plutôt en boule dans le camping-car après avoir donné quelques suées à certains Bref, après cet échauffement, nous nous mettons en route sans tarder afin d’avoir une place là-haut nous aussi, et après l’avoir trouvée nous prenons donc le petit dej et préparons les sacs tranquillement. Nous sommes prêts à 8h15 et nous démarrons notre longue journée par la piste menant au Port de Boucharo : nous ne sommes pas les seuls (le parking était plein quand nous sommes partis…). Des dizaines d’autres randonneurs sont déjà en route mais ils prennent ensuite la direction du refuge des Sarradets puis de la brèche de Roland et du Taillon. De notre côté, arrivés au Port, nous laissons toute cette foule pour basculer côté espagnol direction la vire de l’Escuzana. Après avoir demandé confirmation de notre chemin auprès de 2 Espagnols du cru, nous poursuivons tous seuls à présent ! Quelques passages où il faut mettre les mains, traversée d’un pierrier, le paysage qui s’offre à nous est déjà magnifique avec en prime quelques Gypaètes qui nous accompagnent jusqu’au Col de la Forqueta de Gabiétous (2520m), d’où nous découvrons la vire de l’Escuzana qui nous attend ! De loin il est vrai qu’on ne pense pas du tout qu’un chemin passe par là, et pourtant ! Nous poursuivons donc en sa direction, à nouveau quelques endroits où on pose les mains, puis un pierrier et nous arrivons jusqu’à l’entrée de la vire : le cheminement est facile, à part un petit endroit où il faut grimper en ayant le pied sûr car la chute n’est pas permise… le paysage est magnifique et à la sortie de la vire nous nous arrêtons pour l’apprécier, avant d’entamer l’ascension jusqu’au Col de l’Escuzana (2730m) : quelques marmottes prennent la pose pour les photos ! Nous reprenons notre chemin jusqu’au Col où là, le point de vue est… carrément époustouflant ! Une multitude de 3000 tout autour et une vue imprenable sur la vire des fleurs et le canyon d’Ordesa, ainsi que sur notre chemin du retour puisque nous sommes arrivés (presque) à la moitié de notre périple. Nous décidons de poursuivre l’ascension du col jusqu’au Pico Mondarruego (2847m), le point culminant du jour. Le panorama est encore mieux et nous décidons d’y faire la pause pic-nic du midi : en effet, après manger il faudra redescendre 400m jusqu’au Llanos de Salarons (ancien glacier devenu grande plaine), puis les remonter jusqu’au Col Blanc (2840m) ! Et vue de là-haut, la remontée a l’air très pentue ! Mieux vaut donc redémarrer par une descente après la pause… le repos des guerriers terminé, hop, on n’est pas d’ici, il faut y aller ! Et c’est reparti, descente dans le pierrier, puis cheminement prudent sur un plateau calcaire avant d’atteindre la plaine tout en bas… et………….. hé bien il faut attaquer la remontée jusqu’au Col Blanc : il n’y a pas trop de chemin, chacun trouve le sien dans l’herbe jusqu’au pied d’un petit couloir / pierrier, étroit et bien pentu : devant le risque de chute de pierre, décision est prise par le chef de groupe de sortir les casques, ce que certains, rebelle genre gilet jaune du groupe (au singulier, car il était tout seul en fait 
) font (fait du coup!) à contre-cœur (il se reconnaitra Pourtant un joli couvre-chef comme il avait, ça lui allait super bien !!!). Le petit groupe se remet donc en route, la trace n’est pas facile à trouver dans les gros blocs un peu plus loin, mais nous arrivons sans encombre jusqu’au Col Blanc, dont l’altitude de 2840m nous ramène presqu’au niveau d’où nous étions à la pause déj ! Ouf ! Petite pause à nouveau où nous pouvons visualiser ce que nous venons de faire et ce qui nous attend, car ce n’est pas fini ! Vue superbe sur les 3000m, le Taillon dont nous avons l’impression d’être juste à côté, ainsi que la Brèche de Roland vers laquelle nous devons nous diriger pour repasser la frontière et redescendre ensuite vers le refuge des Sarradets, puis vers le parking d’où nous sommes partis il y a quelques heures maintenant ! La petite pause terminée, on repart, hé oui, en descente douce dans un pierrier d’abord, puis dans des gros blocs, jusqu’à rejoindre une sente qui nous amène à la fameuse Brèche de Roland (2807m), où nous retrouvons la foule du matin ! Nous avions déjà repéré au loin les files de personnes telles des petites fourmis allant et venant du Taillon. On ne s’attarde pas, surtout que les 1ers mètres de la redescente au refuge sont abruptes, embouteillés et instables car pleins de petits cailloux roulant sous la chaussure ! Après la barre rocheuse que nous contournons, nous poursuivons prudemment sur un chemin à nouveau dans des éboulis, petits cailloux qui roulent façon savonnette, jusqu’au refuge des Sarradets (2587m) en pleine rénovation après l’avalanche de cet hiver… il reste encore un peu de boulot !! Et nous reprenons notre longue redescente, direction le col des Sarradets d’où nous apercevons enfin le parking du col des Tentes ! Nous y sommes presque (pensent certains idéalistes… !), mais non pas tout de suite ! Il faut d’abord atteindre la cascade, que nous traversons prudemment car encore embouteillée à cette heure avancée de la journée (17h passé…) puis poursuivre sur le long chemin jusqu’au Port de Boucharo… alors oui, vu d’ici le parking a l’air tout proche mais à vol d’oiseau ! Et comme nous n’en sommes (malheureusement) pas, hé bien il faut rester sur le chemin qui contourne tout le vallon ! Et on marche, on marche, on marche, encore et toujours… bon, on est venu pour ça en même temps, mais là il faut bien avouer que ça commence à faire long, surtout qu’on a l’impression que ce parking, plus on marche plus on s’en éloigne ! Pas très bon pour le moral des troupes tout ça ! Mais les troupes poursuivront courageusement et finiront par atteindre le parking (à 18h45, depuis 8h15 le matin !), fourbues mais ravies de cette journée magnifique : félicitations! On en a pris plein les jambes, plein les yeux… Nous prendrons la traditionnelle bière-du-retour au soleil, face au Taillon et à la Brèche dont on aperçoit encore le haut, et quand le soleil se cache derrière la montagne, nous reprenons le camping-car pour rejoindre nos quartiers pour la nuit. Tentes remontées, contemplation du ciel magnifique rempli d’étoiles, puis nous tombons de fatigue !
Et le dimanche, après le petit dej au soleil toujours face au Taillon et à la Brèche, il faut se résoudre à rentrer… que c’était beau, à refaire c’est sûr mais en envisageant une nuit sous tente, le circuit sur la journée étant bien exigeant tout de même ! Merci à tous pour ce week-end, et à Sylvain pour son camping-car qui a donné à ce week-end des airs de colonie de vacances !
