Carnet de route

Pic de Portarras
Sortie : Pic de Portarras du 04/02/2023
Le 09/02/2023 par EBRARD Eric
C'est parti pour une sortie hiver de 2 jours dans les Hautes Pyrénées avec le Pic de Portarras (2697m) comme objectif. Au programme 1200 m+ avec une nuit sous tente au refuge de Campana de Cloutou.
Nous sommes 6 (Marie, Mireille, Gilbert, Victor, Stéphane et moi même) à embarquer pour un départ à 10h dans le minibus loué pour l'occasion en direction du parking du vallon du Garet pointé à 1423m sur la route de La Mongie. Le matériel commun (3 tentes + réchauds) y est alors réparti entre tous mais pas de doute les sacs pèsent plus lourd que d'habitude.
Le pique-nique est vite avalé sur place et on chausse déjà les raquettes avec un test de nos DVA au bout de quelques mètres. Il fait beau, la réverbération est totale et le début de la montée est rapide avec 400M+ en 1h. On s'enfonce au milieu des sommets enneigés en suivant le GR et le cours du Garet accessible en surface par endroits. On arrive ainsi jusqu’au barrage des Laquets. Après une courte hésitation, le réservoir d'eau est contourné par la gauche dans une montée un peu plus raide et qu'on attaque en zigzags. La quantité de neige poudreuse nous oblige à bien soulever les pieds. Le soleil baisse déjà mais il n'y a pas de vent et la doudoune est encore pour quelque temps dans le sac. On redescend légèrement jusqu'au lac de Gréziolles qu'on récupère sur sa partie Sud Est. Par précaution on s'espace chacun d'une vingtaine de mètres avant de repartir dans la dernière montée vers le refuge qu'on aperçoit déjà.
On arrive sur la zone de bivouac au pied du refuge vers 18h. Il est temps de monter les tentes car la nuit commence à tomber. On allume les frontales, la pleine lune passe au-dessus du massif et on met l'eau à chauffer pour préparer les repas lyophilisés. Il fait déjà -6° et on se recroqueville rapidement dans nos sacs de couchage vers 19h pour conserver un peu de notre chaleur corporelle jusqu'au lendemain. On croise les doigts (engourdis) pour ne pas avoir à mettre dehors les orteils (engourdis aussi) durant cette nuit qui s'annonce glaciale.
Le réveil à 6h30 nous sort d'un sommeil qualifié positivement de "léger". Le toit de notre tente qui n'est pas auto-portée est descendu au-dessus de nos têtes par le poids de notre respiration qui a gelé à l'intérieur. Notre envie de sortir rapidement nous soulager est freinée par nos chaussures dures comme du bois qui refusent d'être chaussées. Pas grave, ce sont nos pieds qui les décongèleront ...
Heureusement, une boisson chaude nous redonne le coup de fouet nécessaire à la préparation de cette deuxième journée. A 7h30 le jour se lève dans notre dos mais il faudra attendre le sommet avant de sentir les rayons du soleil sur nous. On laisse sur place les tentes et le matériel de couchage pour alléger nos sacs jusqu'au Pic. L'eau des poches est encore gelée et n'est pas utilisable en l'état. On refait des tests de DVA pour vérifier qu'ils n'ont pas givré depuis la veille et on s'active pour se réchauffer. On ne se lasse pas de ce paysage toujours aussi magnifique avec ses massifs blancs autour de nous.
On passe le col de Bastanet (2509m) vers 9h et les raquettes sont alors remplacées par les crampons pour la montée finale. On atteint le Pic vers 10h pour une vue éblouissante à 360° sur la chaîne des Pyrénées entre le bleu du ciel et le blanc des sommets. La mer de nuage sur la vallée toulousaine complète le tableau. Une photo individuelle puis du groupe symbolisent ce moment avant d'entamer le retour.
On récupère au passage les tentes et on en profite pour reprendre des forces avec le repas du midi. La redescente est plus rapide mais non pas plus facile avec ces trous de neige qui nous ralentissent. Un peu trop à mon goût ...
Un bonne bière (bien fraîche heureusement) nous attend au minibus pour fêter cette sortie qui fera date - Les photos (et peut-être quelques gelures) nous feront des souvenirs à raconter.
Eric