Carnet de route

PIC DE BALLONQUE
Sortie : PIC DE BALLONQUE du 16/04/2022
Le 18/04/2022 par NARDOU Séverine
Nous sommes 4 courageux pour cette sortie : Gilbert, Victor, Eric et moi même.
Enfin ma première sortie avec le club, il était temps ! J’avoue ne pas avoir pris le soin de regarder où nous devions aller. Je sais vaguement que nous allons vers Bagnères de Bigorre.
Départ 06h00 du parking de Grenade. Nous montons dans la voiture de Gilbert et hop nous voilà partis !
Arrivés à destination, la météo est au soleil et l’air est doux. La neige est encore présente en haut des pics. Nous décidons de ne prendre que le kit DVA ainsi que les crampons. Les raquettes et les piolets resterons dans la voiture. Ce n’est pas pour me déplaire car le sac à dos est déjà bien lourd !
Enfin prêts, il est 08h45 quand nous commençons par une montée à froid. Gilbert, Victor et Eric sont en pleine forme. Moi, il me faudra un petit temps de préchauffage avant de me sentir d’attaque. La prochaine fois je ne négligerai pas le petit déjeuner...
La première partie de la montée se fait à travers les bruyères qui ne sont pas bien hautes à cette saison. On traverse quelques filets d’eau mais pas de difficultés particulières. Pour le moment pas besoin des crampons, la neige est encore loin au dessus de nous.
De temps en temps petites pauses pour des séances photos et hop c’est reparti !
Je ne sais pas où l’on va mais ce qui est certain c’est que Gilbert en brillant guide nous y conduit sereinement et d’un bon pas. Je suis rassurée, Gilbert à bien préparé sa randonnée, ce n’est pas comme moi...Tout de même je me demande où l’on peut bien être ? On ne suit aucun petit sentier !
Arrive le moment de chausser les crampons, la neige est colorée de rose, elle est par endroit poudreuse et à d’autres plus rigide. L’ascension se fait moins rapidement. Eric et Victor montent tout droit. Gilbert choisit de marcher en zigue-zague, et moi je marche dans les pas de Gilbert, c’est plus facile mais quand même éprouvant !
Puis arrive la partie la plus corsée. La pente n’est pourtant que de 20 degrés... La température monte dans le corps et le coeur commence à bien palpiter. On voit le haut du sommet, on arrive bientôt, chouette !
Et bien non, derrière ce sommet il y en a encore un ! Et puis encore un autre... Comme on dit qu’un train peut en cacher un autre, et bien un sommet peut en cacher bien d’autres !!!
Maintenant le coeur s’emballe, les jambes flageolent, on sent que l’on puise dans les réserves. Les arrêts sont de plus en plus rapprochés, d’abord une cinquantaine de pas, puis une vingtaine, puis une dizaine... Les derniers mètres de dénivelés sont rudes ! Je regarde Eric qui mène la cadence, Gilbert et Victor qui suivent le rythme et je me demande si je vais arriver au sommet.
Le coeur est au bord de l’explosion et les jambes ne veulent plus avancer, les coquines elles ne m’écoutent plus.
Enfin j’aperçois un cairn et je me dis cette fois c’est la bonne ! Gilbert, Victor et Eric m’attendent un grand sourire aux lèvres. Moi, cela fait un petit moment que je l’ai perdu.
Puis finalement, en touchant le cairn, comme par magie, le sourire est revenu et les efforts oubliés. Le coeur et l’esprit sont apaisés. C’est beau ! Je ne pense même pas à demander sur quel Pic nous sommes tellement que je suis contente d’être arrivée à destination.
On vient de faire un dénivelé de 1000 mètres en 03h15.
Il est pile midi, cela tombe bien, nous avions faim. Quels efforts !
Après 45 minutes de pause et un bon réconfort de l’estomac, puis quelques photos avec le Pic du Midi en arrière plan, un nuage nous incite à faire demi tour. Nous laissons déjà ce paysage magnifique.
La descente est plus facile et plus rapide : tout droit devant tant qu’il y a de la neige ! Et on aurait pu descendre encore plus vite en se servant de la pelle inutilisée dans le sac comme luge !
Une autre halte au bas de la montagne sur l’herbe, au chaud au soleil, nous donne envie de faire une sieste, mais l’appel de la bière est plus forte.
Arrivés à la voiture à 15h00 (et oui on est descendu comme des flèches), de nouveau le réconfort des papilles. Petite bière et petits gâteaux secs en profitant quelques instants de plus du paysage.
Le retour s’est bien passé, Victor pensait dormir mais c’est finalement Eric qui s’est assoupit un instant. Je ne sais toujours pas quel circuit nous avons fait dans la journée, j’ai suivi en confiance notre guide, le sourire aux lèvres et heureuse de cette première sortie.
Aujourd’hui je sais enfin où nous sommes allés : le Pic de la Ballonque à 2285 mètres, 1000 mètres de dénivelé, 11,64 kilomètres, pas mal pour une reprise !
Séverine